Réduire le stress thermique en vache laitière
La gestion du stress thermique chez les vaches laitières nécessite une combinaison de bonnes pratiques : des aménagements structurels, des modalités de gestion et des ajustements alimentaires. En le réduisant, les éleveurs peuvent non seulement améliorer la production et le bien-être animal, mais surtout diminuer les pertes économiques associées.
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Le stress thermique chez les vaches laitières est une problématique croissante en raison des changements climatiques. Pour savoir si les vaches y sont confrontées, il ne suffit pas de regarder s’il fait plus de 25°C ! Il est nécessaire de corréler la température avec l’humidité.
Le THI (Temperature-Humidity Index) est donc l’indice utilisé pour évaluer le stress thermique chez les vaches laitières. Cet indice combine les effets de la température ambiante et de l'humidité relative pour fournir une mesure plus précise de la charge thermique ressentie par les animaux. Le stress survient lorsque la température ambiante, l'humidité et la production de chaleur par l'animal dépassent sa capacité de dissipation de chaleur.
Les vaches laitières, particulièrement celles hautes productrices, sont sensibles aux variations climatiques, car leur métabolisme élevé produit une grande quantité de chaleur. Retenez que les fermentations ruminales génèrent une température du rumen autour de 40 °C ! Il est donc primordial d’abaisser la température de l’air ambiant pour améliorer leur confort. Surtout que la vache n’a pas la capacité de transpirer efficacement.
Le ressenti des vaches en stress thermique
Le stress thermique a des impacts significatifs sur la production laitière. Les vaches affectées montrent une réduction de l'ingestion de matière sèche, ce qui conduit forcément à une baisse de la production de lait. Cette réduction est souvent exacerbée par une diminution de la digestibilité des nutriments. De plus, le stress thermique peut altérer les fonctions physiologiques, notamment en réduisant la synthèse des protéines du lait, en augmentant les cellules somatiques, etc.
Les pertes économiques peuvent être considérables. La baisse de la production laitière n'est que la partie visible de l'iceberg. À raison de 2 kg de lait non produits par vache, pour un troupeau de 100 vaches, la perte s’élève à environ 2 700 € par mois, pour un lait payé 450 €/1000 l.
Le comportement animal et le bien-être sont également affectés par le stress thermique. Les vaches cherchent des moyens de se rafraîchir, passant plus de temps debout pour augmenter la surface d’échange avec l’air ambiant, mais aussi debout à l'ombre ou près des points d'eau. Il est judicieux de tondre ses vaches pour les aider à diminuer leur température corporelle plus facilement.
Tous ces comportements impactent aussi les phases et temps d’alimentation et de rumination. Il peut être judicieux pendant ces périodes de repousser plusieurs fois par jour la ration pour favoriser la prise alimentaire. Les fortes chaleurs peuvent aussi entraîner des problèmes de santé, tels que des troubles respiratoires, une baisse des défenses immunitaires, et des perturbations de la reproduction. Ainsi, à la perte de production s'ajoute des coûts supplémentaires liés aux traitements vétérinaires, à la gestion de l’infertilité, et à l'aménagement des infrastructures...
Comment réduire le stress thermique des vaches
Pour atténuer le stress thermique, divers aménagements peuvent être mis en place dans les bâtiments d'élevage et les pâturages.
Dans les stabulations, il est crucial d'installer des systèmes de ventilation adéquats, tels que des ventilateurs et des extracteurs d'air, pour améliorer la circulation de l'air. L'utilisation de brumisateurs peut également contribuer à abaisser le THI. Il est également important d’assurer une isolation thermique des toitures et des murs pour réduire l'accumulation de chaleur. Lors des derniers étés caniculaires, certains agriculteurs arrosaient les toitures pour abaisser la température dans les bâtiments…
Au pâturage, il est recommandé de fournir des zones d'ombre, que ce soit par l’instauration de haies, de plantation d'arbres ou l'installation de structures artificielles, tout en garantissant plusieurs accès constants à de l'eau fraîche et propre. Pensez à décaler les abreuvoirs qui sont installés sous les fils électriques car cela pourrait causer des courants parasites et donc réduire la buvée.
Afin de favoriser l'ingestion de la ration durant les périodes de chaleur, diverses stratégies peuvent être adoptées. Il est recommandé de distribuer la ration principalement pendant les heures les plus fraîches de la journée, c'est-à-dire tôt le matin et tard le soir. Les rations doivent être équilibrées et hautement digestibles, incluant des fibres courtes et efficaces pour stimuler la rumination. Les additifs alimentaires, tels que les levures et les antioxydants, peuvent également aider à maintenir l'appétit et à améliorer la digestibilité. Intégrer de l’eau dans les rations mélangées est aussi une solution efficace.
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